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vendredi 16 septembre 2011

Cours de français contre nourriture


Le night shop situé en bas de ma rue est tenu par une famille afghane qui ne parle pas encore très bien le français. Même si nos contacts se limitent essentiellement aux minimum de la politesse « bonjour, merci, au revoir » et à des sourires, j'ai beaucoup de sympathie pour cette famille. Le père et ses fils sont réservés et peuvent paraître froids aux personnes qui ne sont pas des habituées du shop. Des amis m'ont souvent fait cette réflexion. Je leur explique que cette timidité et cette quasi absence de contact verbaux sont tout simplement liées au fait que cette famille ne maîtrise pas la langue française, ni l'anglais.

Au fil du temps j'ai noué une complicité avec le père, les fils et la petite fille (la mère ne travaille au shop, on l'entraperçoit de temps en temps). Mais je suis frustrée de ne pas communiquer davantage avec eux. J'aimerais connaître leur histoire, discuter, échanger. La semaine dernière je m'étais dit que je pourrais donner des cours aux enfants en échange de repas en leur compagnie (les effluves de la cuisine me disent que la maman doit préparer de bonnes choses).

Justement aujourd'hui, le père m'a demandé où il pourrait envoyer ses enfants pour suivre des cours, en plus de l'école. Et là je me dit que mon idée tombait à pic! Avec anthousiasme, mais calmement, je lui ai expliqué  ma proposition. Il paraissait étonné par ce troc, et tout sourire accepta. Je suis sortie heureuse du shop, en me disant que mon idée n'était pas farfelue car elle répondait bien à un véritable besoin. Moralité, il ne faut pas douter de ses idées, simples qu 'elles puissent être, et ne pas craindre de les partager.

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