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dimanche 18 septembre 2011

Atomkraft? Nein, danke!

Samedi j'ai manifesté contre le nucléaire à Tihange. Près de 2000 personnes, dont une bonne partie venait d'Allemagne, se sont réunies dans un esprit sympathique et familial, pour exprimer leur refus et leur crainte de l'énergie nucléaire. Ce qui nous a marqué, c'est la mobilisation des allemands qui ont fait plusieurs centaines de kilomètres pour venir manifester en Belgique. Nous avons donc scandé en allemand "Atmokraft? Nein, Danke!" ("Nucléaire? Non Merci!"). Certes des "locaux" étaient présents mais en moindre proportion, et on voyait souvent des passants nous regarder manifester sans se joindre à nous.

Dans une brasserie, nous avons discuté avec des habitants de Tihange qui, même s'ils habitent à quelques kilomètres de la centrale, ne se sentent pas plus que cela concernés par le problème. La centrale fait partie des meubles. Par contre, les manifestants allemands présents sont bien conscients qu' un accident à la centrale de Tihange aurait des conséquences catastrophiques, non seulement pour les belges mais aussi pour tous. 

Seule une mobilisation transnationale est nécessaire pour lutter contre ce danger global. On peut citer le sociologue allemand Ulrich Beck, qui dans "Qu'est-ce que le cosmopolitisme?" développe une théorie de l'interdépendance des risques :

 "L'expérience de crise de la société mondiale, c'est à dire de l'interdépendance perçue au travers des risques globaux, et de la communauté de destin civilisationnel qui en résulte, qui abolit les frontières entre l'intérieur et l'extérieur, entre nous et les autres, entre le national et l'international." Ces risques (écologiques, économiques, terroriste, etc.) ont "une fonction intégrative puisqu'ils montrent que des solutions cosmopolitiques doivent être trouvées. (...) Les conséquences à long terme, les attentes de l'inattendu qui font fi des frontières font surgir et instaurent des communautés de risque transnationales, des opinions publiques liées aux conséquences, qui conduisent à une politisation de la société mondiale du risque."






Photos : Céline Navarro

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